L'original de cette médaille fut modelé et coulé à Lyon en l'honneur du voyage de Louis XII et d'Anne de Bretagne dans cette ville. Les consuls de Lyon avaient chargé Nicolas Leclerc et Jean de Saint-Priest, " maîtres tailleurs d'images ", d'en faire les modèles d'après les dessins de Jean Perréal, et les joailliers Jean et Colin Lepère, aidés par un fondeur, de l'exécuter. La médaille fut coulée en or et offerte à la reine, dans une coupe à ses armes en verre émaillé de Venise, le 15 mars 1500 (1499 ancien style, selon le calendrier julien).
L'original en or a aujourd'hui disparu mais cette médaille, la seconde coulée en France à l'imitation des médailles de la Renaissance italienne, fut largement diffusée par de nombreux retirages successifs, contemporains ou ultérieurs, en argent ou en bronze (on considère que les fontes successives se repèrent aux diamètres décroissant des exemplaires). Certaines épreuves furent mêmes utilisées dans le décor de meubles.
L'intention première du graveur de cette médaille était de montrer Anne tournée vers l'avenir symbolisé par les lys français et tournant le dos à son passé breton. Cependant, il est possible de détourner ce message. Pour les indépendantistes bretons, Anne se dresse comme un rempart en faisant front à la France pour défendre la Bretagne.
Nantes Bronze argenté ;133,7 mm ; 451,17 g. Musée départemental Dobrée inv.896.1.1051